La joueuse de Go, Sa Shan
1937. Alors que la Mandchourie est occupée par l'armée japonaise, une lycéenne de seize ans semble ignorer tranquillement la guerre, les cruautés, les privations. Mélancolique, seule, l'adolescente joue au go.
D'où tient-elle cette maîtrise ? Place des Mille Vents, la lycéenne s'amuse à mentir. Ses mains déplacent les pions sans jamais se tromper, les joueurs s'assoient en face d'elle à une table gravée en damier et la défient. Le go est une esquive.
Est-elle amoureuse de Min ou de Jing ? Sait-elle qu'ils aident tous deux à la résistance contre les japonais ? Entre les bras duquel des deux perd-elle une virginité fiévreuse ?
Elle ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais, à peine plus âgé qu'elle, un samouraï de métal, sanglé dans le sacrifice nécessaire à la Patrie impérialiste qu'il défend.
Prix Goncourt des lycéens en 2001. J’ai préféré celui-ci aux Conspirateurs.
Le roman alterne le récit de la joueuse de go et de l’officier japonais. On ne saura leur nom qu’à la fin, quand plus rien d’autre n’aura de l’importance…
Deux personnes différentes, d’un autre monde mais qui se réunissent devant le jeu et où alors plus rien ne les sépare.
Récit initiatique pendant une période déterminante de la Mandchourie. Pour l'héroïne, tout ce qui compte est le jeu. Elle en oublie les événements. Mais le point de vue du soldat est là pour nous rappeler la réalité.
Une écriture simple, fluide et rapide.