La quatrième main, John Irving
"Figurez-vous un homme qui s'apprête à vivre un événement éclair, la perte de sa main gauche, bien avant d'avoir la quarantaine." Pour une chaîne de télévision surnommée Calamitel, il est journaliste : un métier qui ne requiert pas forcément l'usage de ses deux mains. Quoique...
Quel téléspectateur a envie de voir son journal présenté par un malchanceux qui s'est fait bouffer la main en pleine antenne par un lion affamé dans un cirque indien ? !!! Voilà donc Patrick Wallingford (c'est son nom) décidé à se faire greffer. Pour le travail, pour l'usage. C'est un play-boy à l'humeur égale, marié, divorcé, enclin aux brèves rencontres. Cette idée de greffe sera l'occasion d'une rencontre avec un autre drôle d'oiseau : Nick Zajac, un chirurgien neurasthénique, monstrueusement maigre, divorcé, bon père et amoureux de sa chienne coprophage, ancien buteur et milieu de terrain d'une équipe de crosse.
Entre ces personnages tragi-comiques, un illuminé qui veut faire don de sa main à ce journaliste manchot dont les images ont parcouru le monde, une employée de maison transformée en bombe sexuelle, une universitaire, ancienne directrice de thèse et amante de Wallingford...
Déjantés, allumés, perturbés et perturbant, ce sont tous des originaux qui cherchent leur place dans un ballet affreusement humain, où chacun tente de tirer son épingle du jeu. Quitte à prendre des petites pilules analgésiques et aphrodisiaques délivrées par un médecin indien !
Je ne sais que penser de ce roman. J'avais lu Je te retrouverai que j'avais dans l'ensemble bien aimé. J'ai trouvé celui-ci écrit différemment (du moins comme je m'en souviens). Ai-je aimé ou pas, je ne saurais dire. J'ai aimé cette écriture surprenante, ces rêves prémonitoires, cette palette de personnages différents les uns des autres mais j'ai trouvé malsain la relation entre le journaliste et la veuve. Surtout le passage dans le cabinet du Dr. Zajac! Je ne laisserai pas cette expérience Irving au placard, car un autre m'attend.
"S'il faisait bon dans leur hôtel, au-dehors, la bise annonçait l'hiver qui arrivait, mais ils n'entendaient plus que leur souffle rauque-oublieux comme tous les amants du vent qui tourbillonnait, et soufflait sans fin dans la nuit âpre et indifférente du Wisconsin".
Challenge Irving chez Valérie