Ce roman a une petite particularité :
Wu Ming, mais qui est-ce ? Personne ! Il s’agit d’un collectif de cinq
auteurs italiens qui allient le souffle des grands récits épiques aux ressorts
palpitants du roman-feuilleton pour nous raconter les naissances des Etats-Unis
vue du côté des perdants.
Le roman s’ouvre en Amérique du Nord en 1775. Dans la vallée Mohawk, non loin de la frontière canadienne, un monde baptisé Iroquirlande (six tribus ayant tissé des liens de sang avec des Ecossais et des Irlandais), voit ses terres menacées par les européens. Une ambassade est envoyée à Londres auprès du roi George pour renouveler l’alliance avec la couronne. Différents personnages nous entrainent dans ce fait réel mais romancé: Joseph l’interprète indien qui deviendra chef de guerre, le Grand Diable guerrier mohawk redouté et lecteur de Shakespeare, Peter adolescent peau-rouge qui combattra dans les armées du roi, Esther qui a le don de visions. Ils découvriront la vie londonienne puis repartiront guerroyer.
Les personnages ont réellement existé. Ce roman est intéressant du fait de son orginalité. Peu de livres (de notre époque en tout cas ! sinon allez voir Rousseau, Voltaire, Bougainville) reprennent comme sujet la guerre qui opposa les Indiens des Colons. Une importance aussi, à aucun moment les auteurs ne parlent de l’indien en terme négatif. Il est vu différemment des auteurs du XVIIIème.
En lisant ce livre, j’ai eu une impression assez bizarre : j’avais l’impression de le voir se dérouler devant mes yeux comme pour un film.
Vous trouverez un véritable panel de noms indiens absolument imprononçable : Suspuehannah, Warraghiyagey, Oronhyateka,…
Métailié, août 2009, 580p, 24 euros